Expert-comptable bijouterie

Le bijoutier-horloger a pour principale activité soit la vente soit la réalisation, en interne, des pièces, bijoux, montres… Il existe des particularités au niveau du droit comptable, fiscal et social que cette fiche a pour but de vous présenter.

Nos missions :

Nous vous accompagnons dans votre projet d’installation (création ou reprise) :

  • Conseils sur le choix de la forme juridique et du régime fiscal,
  • Réalisation de l’étude prévisionnelle et du business plan.

Nous vous suivons dans toutes les étapes de la vie de votre entreprise, grâce à des prestations  sur-mesure :

  • Tenue de comptabilité ou supervision si vous effectuez vous-même la saisie,
  • Mise en place d’une comptabilité analytique et des tableaux de bord (suivi du CA, de la marge et des charges de personnel),
  • Réalisation du bilan comptable et du compte de résultat,
  • Déclarations d’impôts (IR, IS, TVA,…),
  • Déclarations sociales (bulletins de salaires, contrats divers),
  • Optimisation fiscale et sociale,
  • Conseils et formations au dirigeant.

Les spécificités comptables

  • Traitement comptable des arrhes et acomptes

Il est fréquent pour les bijoutiers de recevoir des sommes à titre d’acomptes ou d’arrhes. Quel est le traitement comptable de ces versements ? Le principe est celui des créances acquises : dès lors, une somme ne peut être inscrite au titre d’un exercice que si elle correspond à une créance ou dette née au cours de cet exercice. Les acomptes sont des avances faites par l’acheteur au vendeur pour une vente déjà conclue. En matière de vente la créance existe à partir du moment où un transfert de propriété a lieu (accord sur la chose et le prix pour, donc en pratique la conclusion de la vente). Dès lors peu importe que vous ayez reçu un acompte, il n’y a pas d’incidence comptable. L’acheteur ayant versé des arrhes peut se rétracter en les abandonnant au vendeur. La vente n’est pas encore conclue, donc aucune créance n’est née et il n’y a pas d’enregistrement comptable.

  • Écritures afférentes aux devises étrangères

En tant que bijoutier-horloger vous pouvez être amené à acheter des biens à l’étranger, parfois dans une devise autre que l’euro. Pourtant un tel achat doit être comptabilisé en euro dans vos documents comptables. Il y a dès lors un traitement spécifique des gains et de pertes de change liés à la hausse ou baisse du cours de l’euro par rapport à la devise utilisée.

Les spécificités fiscales

Il existe une contribution au poinçonnage dont le fait générateur et l’exigibilité correspondent à l’apposition du poinçon par les bureaux de garantie sur les ouvrages en or, argent ou platine. Elle est 8 euro par ouvrage d’or et de platine et 4 euro par ouvrage d’argent.

Les cessions ou les exportations de métaux précieux, de bijoux, d’objets d’art, de collection ou d’antiquité sont imposées à la taxe sur la vente des métaux précieux :

  • 7,5 % du prix de cession (ou de la valeur en douane) pour les métaux précieux,
  • 4,5 % du prix de cession (ou de la valeur en douane) pour les bijoux ou objets d’art, de collection ou d’antiquité, à partir de 5 000 € (en dessous de ce seuil la vente est exonérée)

Si le vendeur a son domicile fiscal en France, ces taux sont majorés de la CRDAS (+0,50%).

Les règles habituelles s’appliquent s’agissant de la TVA (fait générateur, exigibilité, taux…). En revanche, il peut être intéressant d’opter pour le régime de la franchise en base lorsque les conditions en sont remplies dans la mesure où la plupart des ventes sont faites à des particuliers. Signalons que les ventes faites à un étranger peuvent être exonérées de la TVA sous conditions.

Les spécificités sociales

Les fabricants en bijouterie, orfèvrerie et joaillerie relèvent de la convention collective nationale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et activités qui s’y rattachent du 5 juin 1970. Les précisions apportées par celle-ci portent notamment sur la période d’essai qui peut aller de 1 mois jusqu’à 4 mois (selon les niveaux fixés par la convention) avec un renouvellement possible pour la même durée.

Deux accords règlent les questions relatives à la durée du travail (accord du 9 juillet 1996 et accord du 4 décembre 1998). Des dispositions spécifiques régissant le travail exceptionnel de nuit ou le dimanche sont ainsi prévues : les salaires doivent être majorés de 15% dans le 1er cas et de 25% pour le travail le dimanche.

Des dispositions spécifiques régissent également les congés payés et l’indemnisation maladie.

Franchise en base

Ce dispositif dispense les entreprises de la déclaration et du paiement de la TVA sur les prestations ou ventes qu'elles réalisent. Quels que soient la forme juridique et le régime d'imposition des bénéfices, ce régime fiscal s'applique aux entreprises dont le chiffre d'affaires de l'année précédente n'a pas dépassé certains seuils.
Conditions :

Régime général

Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, le chiffre d'affaires annuel hors taxes ne doit pas dépasser :

  • 82 800 € l'année civile précédente pour les activités de commerce et d'hébergement (hôtels, chambres d'hôtes, gîtes ruraux, meublés de tourisme) ou 91 000 € l'année civile précédente, lorsque le chiffre d'affaires de l'avant dernière année a été inférieur à 82 800 €.
  •  33 200 € l'année civile précédente pour les prestations de service et les professions libérales relevant des BNC et des BIC ou 35 200 € l'année civile précédente, lorsque le chiffre d'affaires de l'avant dernière année a été inférieur à 33 200 €

 

Régime spécifique des avocats, auteurs et artistes-interprètes

Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, le chiffre d'affaires annuel hors taxes ne doit pas dépasser :

  • 42 900 € l'année précédente pour les activités réglementées des avocats.
  • 42 900 € pour les revenus des artistes-interprètes et pour les revenus des artistes auteurs ayant renoncé à la retenue à la source, ou pour les autres revenus que leurs droits versés par les éditeurs (revenus accessoires, par exemple).

À savoir :

Les avocats, auteurs et artistes-interprètes bénéficient également d'une franchise pour leurs activités autres que celles visées ci-dessus, lorsque le chiffre d'affaires réalisé au titre de ces autres opérations au cours de l'année civile précédente est inférieur à 17 700 €.

 

Facturation :

Le professionnel qui relève de la franchise en base doit facturer ses prestations ou ses ventes en hors taxe.

Sur chaque facture doit figurer la mention « TVA non applicable - article 293 B du CGI » .

La TVA ne peut donc pas être déduite ni récupérée des achats de biens et de services effectués pour l'activité.

Le professionnel peut renoncer à la franchise en base en optant pour le paiement de la TVA.

À savoir :

le paiement des achats en franchise de TVA livrés hors de l'UE est de 90 jours au plus tard. Ce délai doit être précisé dans le contrat de vente.